Installation d’un chauffe-eau électrique

Pas besoin d’un chantier pharaonique : un support qui tient la route, des fixations bien choisies, quelques raccords bien serrés et une évacuation qui sait où elle va. On coupe l’eau et le courant, on respecte la gravité (200 L plein, c’est lourd), et la salle de bains gagne une eau chaude… sans effets spéciaux.

Choix du type de chauffe-eau

Le choix ne repose pas uniquement sur la capacité : rendement, contraintes d’installation et entretien pèsent également. Le tableau suivant synthétise ces critères en listant, pour chaque type, ses avantages et ses inconvénients.

Type de chauffe-eauAvantagesInconvénients
Électrique à accumulation (cumulus)C’est une solution simple et fiable, facile à poser, compatible avec les heures creuses et demandant peu d’entretien, surtout avec une résistance stéatite et une anode ACI.Elle présente des pertes de maintien et un certain encombrement ; le groupe de sécurité goutte pendant la chauffe (c’est normal) et le temps de montée en température est plus long.
Électrique instantanéL’appareil est compact, ne stocke pas d’eau donc ne subit pas de pertes, et délivre l’eau chaude immédiatement au point de puisage.Il exige une puissance électrique élevée avec un câblage adapté, offre un débit limité et convient mal aux gros besoins.
Thermodynamique (PAC air/eau)Il réduit fortement la consommation (environ deux à trois fois moins qu’un ballon électrique) et contribue à déshumidifier le local.Il nécessite un volume d’air suffisant, la gestion des condensats et génère du bruit ; ses performances baissent en air froid et l’investissement initial est plus élevé.
Gaz (instantané ou ballon)La montée en température est rapide et le débit est confortable pour des usages simultanés.L’installation impose une ventilation et une fumisterie conformes, un entretien annuel est recommandé, et des contraintes de sécurité spécifiques s’appliquent.
Solaire (CESI)L’énergie est en grande partie gratuite, la facture baisse sensiblement et la démarche est écologique.Une toiture bien exposée est indispensable, la production varie selon l’ensoleillement donc un appoint est nécessaire, l’investissement est plus élevé et le circuit primaire demande un suivi (antigel, pression).

Où placer le chauffe-eau

Placer le chauffe-eau au plus près des points de puisage pour réduire l’attente et les pertes (idéalement ≤ 5–8 m). Au-delà, envisager un bouclage ECS ou un petit appareil dédié au point isolé.

L’appareil s’installe dans un local sec, ventilé et accessible, avec évacuation du groupe vers un siphon. Le support doit porter la charge (200 L plein ≈ 250–300 kg) : mur porteur en mural ou socle/trépied au sol ; calorifuger les canalisations.

Éviter les zones froides et combles non isolés (risques de gel/condensation). Pour un thermodynamique, prévoir volume d’air, évacuation des condensats et l’éloigner des pièces de vie ; des silentblocs limitent les vibrations.

Les emplacements conseillés sont le cellier, la buanderie, le garage ventilé ou un local technique disposant d’un siphon. À proscrire : chambres/séjour, WC sans évacuation, extérieur non abrité.

Selon le type : pour un ballon électrique, un vase d’expansion sanitaire en amont du groupe limite les écoulements ; en eau calcaire, préférer résistance stéatite et anode ACI. Pour un gaz, la ventilation et la fumisterie conformes s’imposent et l’intervention d’un professionnel est recommandée.

Installation

Pour un modèle mural, la boîte contient souvent une patte ou équerre, mais pas les chevilles, tiges filetées ni vis d’ancrage, à choisir selon le mur. Pour un modèle sur pied, certains chauffe-eau sont livrés avec un socle intégré ; sinon, il faut prévoir un kit de piètement (base, montants, vis). Dans tous les cas, les fixations au sol et, si besoin, des silentblocs sont généralement à acheter séparément. Enfin, avec un chauffe-eau thermodynamique (PAC), la cuve dispose le plus souvent d’un piètement intégré, mais les patins anti-vibrations et l’évacuation des condensats restent à prévoir.


Montage de la structure du chauffe-eau
Montage de la structure du chauffe-eau

Posez la base du support à l’endroit prévu, alignée avec l’arrivée d’eau froide, la sortie d’eau chaude et le tuyau d’évacuation. Mettez-la bien de niveau. Marquez les trous, percez puis fixez la base solidement au sol avec des chevilles et des vis adaptées au matériau (béton, brique, etc.). Emboîtez les montants dans la base et serrez-les, puis vérifiez qu’ils sont bien droits. Laissez l’espace nécessaire pour accéder au capot et au futur groupe de sécurité. Si possible, ajoutez des petits patins ou silentblocs pour réduire les vibrations. Rappelez-vous qu’un ballon plein est très lourd (jusqu’à 300 kg pour 200 L) : l’ancrage doit être robuste.

Présentation du cumulus à son emplacement
Présentation du cumulus à son emplacement

Une fois la structure en place, poser le cumulus sur son socle. Contrôler le niveau et l’aplomb, puis ajuster si besoin. Enfin, repérer sur le mur les points de fixation et marquer les perçages.

Mise en place des fixations murales du cumulus
Mise en place des fixations murales du cumulus

Les fixations murales du cumulus sont composées de chevilles et de vis. Pour les mettre en place, percez d’abord le mur aux emplacements repérés précédemment. Puis, placez l’ensemble cheville et vis dans les trous. Ensuite, enlevez les vis dans les chevilles.

Fixation du cumulus
Fixation du cumulus

Le cumulus est posé à son emplacement en veillant à aligner la patte anti-basculement avec les chevilles. Elle est ensuite vissée solidement au mur. Les vis sont serrées fermement, sans excès, pour ne pas déformer le placo ni les pattes. Une fois les fixations réalisées, niveau et aplomb sont vérifiés à nouveau. La patte ne sert qu’à empêcher le basculement : poussez légèrement l’appareil pour contrôler l’absence de jeu.

Raccordement au groupe de sécurité
Raccordement au groupe de sécurité

Préparer l’entrée d’eau froide du ballon (repère bleu), puis visser et orienter le groupe de sécurité 3/4" sur cette entrée. Fixer le collier de maintien sous la cuve et prévoir la vidange du groupe. Pour le raccordement, ajouter un raccord en T en amont du groupe, y visser un réducteur de pression et le relier à l’arrivée d’eau froide. Serrer toutes les connexions avec les joints adaptés, respecter le sens des flèches, puis vérifier que l’évacuation du groupe s’écoule correctement vers un siphon.

Raccordement à l’arrivée d’eau froide et à la sortie d’eau chaude
Raccordement à l’arrivée d’eau froide et à la sortie d’eau chaude

Présenter puis visser les flexibles entre le collecteur (vannes bleues/rouges) et le groupe de sécurité sous le ballon, en les alignant pour qu’ils ne se tordent pas. Côté arrivée d’eau froide, monter le raccord en T et le réducteur de pression, puis serrer sans forcer en maintenant le groupe pour ne pas le faire pivoter. Raccorder ensuite les flexibles au ballon : bleu égale entrée eau froide (via le groupe), rouge égale sortie eau chaude ; poser les joints et serrer modérément. Brancher l’évacuation du groupe sur un siphon avec une pente régulière, en s’assurant que le passage n’est pas bouché. Si possible, isoler les flexibles, puis rouvrir l’eau et vérifier qu’aucun raccord ne fuit.



Voici une vidéo sur la réalisation de cette étape :