Conception
Le regroupement de l’escalier avec l’accès à la cave impose une conception permettant soit un démontage ponctuel de la volée pour libérer le passage, soit une structure assez légère pour être déplacée. L’option retenue consiste à réaliser la volée en panneau de coffrage en contreplaqué bakélisé, matériau conciliant robustesse et rapidité de mise en œuvre (surface dense et régulière, bonne tenue à l’humidité incidente, entretien simple). Une fois assemblé, l’ensemble forme un caisson rigide et relativement lourd ; pour en faciliter le déplacement, des roulettes seront intégrées à l’arrière.
Le caisson comprend deux limons latéraux, des marches, des contremarches et une roulette à l’arrière pour le déplacement. Tous les éléments sont réalisés en contreplaqué bakélisé. Les dimensions géométriques de l’escalier (nombre de marches, hauteur de marche, giron, reculement) sont établies selon la règle de Blondel (2h + g ≈ 63 cm). L’assemblage est effectué par vissage (pré-perçage et fraisage des têtes).
La largeur de l’escalier correspond à largeur du couloir moins 2 cm de jeu afin d’éviter le frottement de l’escalier sur le placo lors des déplacements.
La zone hachurée en rouge correspond au passage vers la cave.
Afin d’éviter d’abîmer les limons et de rayer le sol lors du déplacement du caisson, l’arrière des limons est biseauté (chanfrein continu). Ce biseau crée quelques millimètres de garde au sol lorsque l’escalier est tiré, limitant les frottements. Le biseau doit rester modéré pour ne pas réduire la surface d’appui ni provoquer de basculement lorsque l’escalier est chargé sur cette zone.
Réalisation de l’escalier
Vu que l’escalier n’est pas fixe et que l’espace où il sera posé est assez étroit, nous avons choisi de le réaliser dans notre atelier afin de disposer de plus d’espace de travail et d’éviter les allers-retours lors des coupes.
Les coupes dans le sens de la longueur des marches et contremarches se font à la scie plongeante avec rail de guidage. Pour les bandes très étroites, il est plus pratique de déligner à la scie sur table.
Les coupes dans le sens de la largeur se réalisent à la scie à onglets (idéalement radiale).
Avant de couper, placez le panneau sur des supports stables (ici des tréteaux) et immobilisez-le. Percez d’abord, à l’extérieur des traits de coupe, des trous de décrochage avec une mèche d’un diamètre légèrement supérieur à celui de la lame de scie sauteuse. Réalisez ensuite une première découpe à la scie sauteuse en restant un filet à l’extérieur du tracé. Pour obtenir des arêtes nettes, effectuez les coupes de précision à la scie plongeante. Le premier panneau sert ensuite de gabarit pour le second : posez-le sur un autre panneau de contreplaqué, fixez-les ensemble avec des serre-joints, puis reproduisez la forme à l’aide d’une défonceuse.
Le passe-main se fait sur la première contremarche. Tracez l’emplacement au milieu. Bloquez la pièce sur des tréteaux. Posez le gabarit et serrez-le. Faites l’ouverture avec la défonceuse équipée d’une fraise à copier. Retirez le gabarit, enlevez les bavures. Poncez avec une ponceuse à tambour pour arrondir les bords, puis faites un ponçage fin. Ajoutez la finition (huile ou vernis) si besoin.
Commencez par poser le premier limon sur un établi bien de niveau. Présentez les marches une à une contre le limon, alignez les chants à fleur puis vissez chaque marche sur le limon. Retournez l’ensemble, posez le deuxième limon sur l’établi, mettez-le en place contre les marches, contrôlez l’affleurement et vissez l’ensemble. Terminez en positionnant les contremarches, puis vissez-les aux marches et aux limons.
Les roulettes sont d’abord vissées sur une entretoise en bois d’ossature.
L’ensemble entretoise-roulettes est ensuite positionné entre les deux limons puis solidement fixé.
L’ajustement est réalisé afin que l’escalier prenne appui au sol et que les roulettes soient en contact pour assurer le roulage.
Pour un escalier plus sûr, plus confortable et visuellement plus propre, il convient de poncer les nez de marche afin de supprimer les bavures, les éclats et les traces d’outils, d’adoucir les arêtes (moins d’échardes, moins de risque de blessure) et de préparer le support : le micro-rayage obtenu améliore l’adhérence et la durabilité de la finition (huile, vernis) ou des bandes antidérapantes.











